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Entrée au Temple de la Mère de Dieu

Entrer dans le temple de Dieu: Un symbole, un programme de vie

La liturgie chrétienne célèbre deux entrées au Temple: celle de Jésus, le 2 février et celle de Marie, sa mère, aujourd’hui. Nous célébrons aussi leur entrée dans la vie et leur entrée dans la mort, entrée dans la vie terrestre et entrée dans la vie céleste à travers la mort.

Pour l’être humain, il y a de nombreuses entrées et sorties: entrée dans l’existence, dans le monde, le temple de la création; entrée dans une famille et dans le monde de la communion humaine; entrée à l’école et dans le temps de la formation; entrée dans le monde professionnel au service de l’édification de la communauté des hommes; entrée dans un monastère, “en religion”, comme on disait: et c’était habituellement le 21 novembre, et ainsi de suite; entrée dans un hôpital peut-être; entrée dans la mort certainement.

Ces étapes de la vie sont marquées pour le chrétien par de nombreuses entrées qui doivent imprégner celles-ci, les vivifier, les hausser à un niveau voulu par un Dieu qui nous appelle à devenir ses fils et ses filles. Je voudrais en relever deux.

1. Il y a d’abord notre baptême. Il s’y passe quelque chose de formidable. Le baptême ne nous donne non seulement l’entrée dans l’Église et dans une communauté chrétienne concrète et visible, mais cette entrée est donnée, parce que nous devenons demeure du Christ, temple du Saint-Esprit  (I Cor 6, 19), temple du Dieu vivant (II Cor 6, 16). Nous sommes ancrés dans le Christ, entés, greffés sur lui comme sur un arbre, pour que la sève vitale circule, sa vie en nous, la nôtre en lui. Mais il faut que cette vie en Christ croisse et s’épanouisse vers une plénitude, une croissance qui ne s’arrêtera jamais, même pas dans le ciel. J’en suis convaincu!
La fête d’aujourd’hui nous y invite. Ce que Dieu a réalisé en Marie d’une manière unique, il le veut pour nous aussi. Comme la petite Marie a gravi les marches du temple et couru de plus en plus vite vers le Saint des Saints, il nous faut gravir les étapes de notre vie et nous jeter dans les bras du Christ, qui nous fait entrer dans le sein du Père. Comme Marie est devenue “le vêtement lumineux du Verbe, parée de tous les joyaux du temple de Salomon”, nous aussi nous devons “revêtir le Christ”, être de plus en plus “l’habitacle de Jésus” et franchir avec audace “la porte infranchissable de la demeure de Dieu”.

2. Comment y parvenir ? C’est le second aspect de notre fête. Il nous faut entrer dans le dessein de salut du monde, dans le monde de la Parole de Dieu, les Écritures et les sacrements pour faire “ germer en nous le Verbe de Dieu”. Comme Marie, nous devons nous nourrir de la manne spirituelle, du pain des anges, du pain de vie, dans la célébration de la Parole de Dieu et de l’eucharistie.
Les trois fêtes mariales sont des fêtes de dédicace d’églises de Jérusalem, fêtes de renouveau (egkainia). Celle d’aujourd’hui, plus spécialement, est une fête de renouvellement, de reprise et de croissance dans le dynamisme de la plénitude vers la Parousie, le retour du Christ, pensée bien présente en cette fin de l’année liturgique.
Nous chantons aujourd’hui: “Réjouis-toi, ô Vierge, en qui se réalise le plan du créateur”. Réjouissons-nous aussi pour que ce dessein salvifique se réalise en chacun, en chacune de nous. Amen.