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Dixième dimanche après Pentecôte

La scène que nous rapporte l'évangile de ce dimanche, la guérison d'un petit garçon épileptique, suit immédiatement celle de la Transfiguration, fête que nous avons célébrée il y a trois jours.

Quelques temps auparavant, Jésus avait envoyé ses douze apôtres en mission et ces derniers avaient multiplié les guérisons. Dans la suite, selon saint Luc, Jésus enverra en mission les soixante-douze disciples et ceux-ci, à leur retour, tout joyeux, diront : « Même les démons nous sont soumis ».

Cependant, aujourd'hui, l’Évangile nous dit qu'ils n'ont pas été capables de guérir l'enfant épileptique. Jésus va en donner la raison et celle-ci est la petitesse de leur foi. Il aurait fallu une foi bien plus grande, bien plus vive, pour opérer ce miracle.

Saint Cyrille de Jérusalem, dans l'une de ses homélies, enseigne que la foi a des degrés divers. Il y a d'abord une foi, que l'on pourrait appeler la foi de base, celle qui suffit pour être sauvé, pour recevoir le baptême, et qui consiste à adhérer aux vérités révélées par Dieu dans la Sainte Écriture. Mais il existe aussi ce qu'il appelle une foi charismatique, ce que saint Paul appelle le charisme ou don de foi, une foi beaucoup plus vive et qui a la puissance de faire des miracles. Aussi demandons-nous où nous en sommes avec notre foi. Nous contentons-nous d'une foi minimale (une simple adhésion aux dogmes de l’Église) ou cherchons-nous à avoir une foi vibrante, qui imprègne toute notre existence ?

À de nombreux mystiques, Jésus a révélé que ce qui blesse le plus son Coeur, c'est notre manque de confiance en son amour. L'amour se prouve par la confiance en celui qu'on aime. Aimer c'est s'abandonner. La confiance, c'est la foi imprégnée par l'amour.

Jésus-Christ dit que si nous avions la foi grosse comme une graine de moutarde, nous dirions à cette montagne : va là-bas et elle se déplacerait. La montagne dont Jésus parle dans le contexte immédiat est celle justement de la transfiguration. À certains moments de la vie, nous sommes inondés par la lumière divine. Nous sommes avec Jésus-Christ sur la montagne. Mais ensuite nous redescendons. Et c'est alors que que nous avons besoin de vivre dans la foi pure, en mettant à profit les lumières reçues de Dieu sur la montagne. Dieu nous fait des grâces de choix, mais il attend ensuite que nous progressions dans la foi et la vie chrétienne.

Que de gens pensent être de grands croyants, alors qu'en réalité, leur foi n'a encore rien fait bouger dans leur vie. Le moyen pour y parvenir, c'est une vie intense de prière. « Ce démon-là, dit Jésus, n'est chassé que par la prière et par le jeûne ». Lorsque nous sommes décidés à suivre le Christ, l'esprit du mal multipliera ses efforts pour nous décourager. Nous ne devons donc pas nous étonner de tous les combats que nous avons à mener dans cette vie, ni de leur âpreté. Lutter contre la mal, en nous et autour de nous, telle est notre mission. Mais à celui qui croit, Jésus-Christ fait cette promesse : « Rien ne vous sera impossible ». Le diable n'a que le pouvoir qu'on veut bien lui accorder et souvent on le surestime. Par sa résurrection, le Christ a vaincu le mal définitivement. Certes le combat continue, mais la victoire finale est absolument certaine. Donc ne nous décourageons jamais.