Par la transmission audio online (« webcast ») de leurs célébrations liturgiques, les moines de Chevetogne invitent tous ceux qui le désirent à y prendre part, chacun dans le lieu et la situation où il se trouve.
En principe, tous les offices byzantins et tous les offices communs (célébrés par l’ensemble de la communauté, soit au rite byzantin soit au rite latin) sont transmis online et en direct. Sur le site du monastère, un calendrier liturgique vous informe de l’horaire des offices, tandis qu’un petit haut-parleur [] indique si un office est transmis par le webcast.
Vous pouvez accéder à la transmission online en cliquant soit sur le petit haut-parleur, soit en vous rendant à la rubrique « Webcast » dans le menu « Offices ». Vous pouvez rejoindre le webcast aussi directement par ce lien: http://www.monasteredechevetogne.com/webcast ou, encore, par celui-ci: http://www.mixlr.com/chevetogne. Ce dernier site internet, qui assure les émissions audio de Chevetogne, vous donne aussi la possibilité de vous inscrire (« sign up ») afin d’être averti par email chaque fois qu’une émission commence.
Cette année, cela fait 5 ans qu’existe le webcast de Chevetogne. Pour beaucoup de personnes pour lesquelles la santé, l’âge ou la distance géographique ne permettent pas de se rendre à l’église afin de participer aux célébrations, notre webcast représente un moyen unique leur permettant d’être présentes dans l’église. Cette forme de présence n’est peut-être pas celle que l’on aurait voulue ou choisie pour soi-même. Car la présence physique, en principe, engage tous les sens corporels, ce qui procure indéniablement une expérience de « présence totale ». La transmission audio, par contre, ne fait appel, physiquement, qu’à l’ouïe, à la mémoire et à l’intentionnalité. En effet, dans la participation audio, le ressenti d’une réelle participation à la célébration repose entièrement sur l’harmonie entre trois conditions : l’écoute, la conscience de la simultanéité entre la célébration et sa transmission sonore, et la confiance que l’intention sous-jacente à la transmission vise à établir un lien réel de participation et de communion. Ainsi, la participation audio n’est-elle pas moins « réelle » que la participation vécue par la présence physique sur place. Bien au contraire : elle est au moins aussi réelle, même si elle l’est différemment. Car elle invite à privilégier pleinement l’écoute, cette porte par laquelle la Parole rejoint l’âme et le cœur pour les élever vers la Source de laquelle jaillit la Parole. En effet, plus que la vision, l’audition est apte à établir en l’homme une verticalité, à « élever l’âme ». Ceci, à son tour, contribue, d’une part, à une intériorisation graduelle de la participation toujours plus consciente et, d’autre part à une communion croissante, dans la foi et par le son, entre tous ceux qui sont unis en prière.
La situation actuelle, créée par la crise mondiale si inattendue du Covid-19, a placé une foule innombrable de personnes dans une situation de confinement qui, auparavant, ne semblait concerner que les personnes âgées ou malades. Par rapport à la participation à des événements comme les célébrations religieuses annuelles de la Semaine Sainte et de Pâques, la tentation est grande de substituer la présence habituelle dans l’église par des images virtuelles. Plus le monde et notre vie paraissent inchangés, moins nos sentiments religieux semblent être en émoi. Mais de même que la simple présence physique d’une personne dans l’église ne garantit pas automatiquement sa pleine participation au mystère célébré, de même la vision du rituel et de son déroulement ne contient pas en elle-même la clé d’accès au sens du Mystère. Au contraire, dans notre monde, inondé par le visuel et caractérisé par la succession frénétique d’images, plus aptes à procurer au spectateur des impressions suggestives qu’à lui transmettre du contenu, la vision peut distraire en rendant superficiel ce que le chant et la Parole essayent de communiquer à l’intimité de la personne. Un des défis, devant lequel la crise du Covid-19 nous place tous, consiste à nous interroger sur le sens de notre être dans le monde en tant que personnes vivantes, nous obligeant à nous retrouver nous-mêmes, non pas dans notre rapport avec la spiritualité mais dans notre rapport à nous-mêmes en tant qu’êtres spirituels. Puisse la crise que nous traversons nous rendre plus authentiquement humains et vivants. Et que notre communion dans la prière nous encourage, nous réconforte et nous conduise à une plus grande unité dans le Christ qui ressuscite.
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